Date de publication : 10 octobre 2018
Temps de lecture : 8 min.
Niveau : Débutant
Avec sa #LoveArmy, Jérôme Jarre et son hashtag #TurkishAirlinesHelpSomalie ont cassé tous les codes de l’humanitaire et réussi à lever l’équivalent de 2 tonnes de vivres pour la Somalie, qui est sous la menace d’une grave famine.
L’humanitaire et l’engagement pour une cause a toujours existé, et cela bien avant internet, où la sensibilisation se faisait via des médias traditionnels comme le papier, la radio, ou la télévision. Mais l’humanitaire était la chasse-gardée d’associations bien ancrées dans les mœurs, professionnalisées, qui avaient une expérience forte du terrain, et centralisaient les dons avant de les redistribuer en fonction des urgences et de l’actualité. Or, le web a fait apparaître la démocratisation des sujets et a donné à tous une voix, une plateforme sur laquelle s’exprimer. Chacun peut mobiliser, et devenir influenceur. En cela, le web a permis de changer l’approche de l’engagement et de l’humanitaire, le mettant entre les mains de tous. Et les influenceurs ont pris le pouvoir, démontrant qu’ils étaient bel et bien des acteurs essentiels désormais. Liste non exhaustive de ces initiatives écologiques, humanitaires, sociétales, qui ont trouvé leur place grâce au web et changent la façon de s’engager.
La publicité est l’un des revenus majeurs du web : en 2013, plus de 104 milliards de dollars ont été dépensés dans le monde entier en publicité sur Internet (source : emarketer). Des initiatives ont fleuri ici et là sur le web, proposant d’utiliser cette publicité et ces revenus à des fins sociales et humanitaires.
Le problème des annonceurs aujourd’hui est que la publicité est parfois trop présente, les utilisateurs s’en sont lassés et utilisent un adblock, ou n’y prêtent pas vraiment attention. En 2009, on estimait à 21 millions le nombre d’utilisateurs d’adblock dans le monde, et à plus de 198 millions en 2015 ! La France est particulièrement averse aux publicités : 34% des internautes utilisent un adblock. Une vraie perte pour les marques (source : TNS Sofres). Pourtant, 60% des utilisateurs d’adblock sont prêts à le désactiver en échange de contenus de qualité (source : Ad Blocking – Statistics and Trends). La publicité n’est donc pas morte, mais il faut trouver le bon contenu, la bonne cible, et l’intérêt qui fera aimer la publicité aux internautes.
Et si une partie des revenus publicitaires était utilisée pour une bonne cause ? C’est le pari de Lilo ou d’Ecosia, qui ne vous a sûrement pas échappé. Moteur de recherche créé à Berlin en 2009, il permet de planter des arbres pendant que l’internaute continue de naviguer tranquillement de sites en sites. Mais ce qui le différencie des grands comme Google ou Bing c’est qu’il appartient à une « entreprise à vocation sociale ». Une partie des revenus engendrés par Ecosia est reversée à des associations de reforestation.
Comment donner envie à l’internaute de regarder une publicité ? Et comment assurer à la marque que son contenu sera regardé avec attention ? Goodeed, une jeune startup française a réussi à résoudre l’équation, en y ajoutant une bonne cause. Cette plateforme permet aux utilisateurs de faire des dons à des associations sans débourser un centime : l’utilisateur regarde une vidéo publicitaire, et les frais sont reversés à des associations. Motivé par sa volonté d’aider une cause, l’utilisateur regarde la publicité et revient quotidiennement, assurant visibilité à la marque.
Utiliser les revenus publicitaires pour une bonne cause est donc de plus en plus courant, et cela promet un renouveau de l’engagement : tout le monde ne peut pas reverser une partie de son salaire à une association ou ONG. Ces initiatives permettent de ne donner que du temps (dans le cas de Goodeed) ou de changer son moteur de recherche (dans le cas d’Ecosia) pour agir, ce qui est à la portée de tous, peu importe l’âge, les revenus, etc.
Les associations humanitaires ont toujours eu des porte-paroles, des ambassadeurs, qui portent la voix des associations et permettent de faire parler d’une cause et générer une mobilisation et des dons. Les exemples sont nombreux, mais ils ne sont plus les seuls à pouvoir permettre une mobilisation, à toucher une audience, et soulever les foules. L’avènement du web a permis de faire apparaître successivement influenceurs, YouTubeurs, blogueurs, Instagrammeurs, précurseurs et prescripteurs pouvant rassembler une forte communauté. Suivis, quasi quotidiennement par des milliers de personnes, ils sont proches de leur audience et peuvent avoir un très fort pouvoir.
Les influenceurs sont indépendants, et c’est peut-être cela qui plaît finalement : ils ont leur façon à eux de s’exprimer. S’ils parlent d’un désastre c’est qu’ils sont touchés personnellement. Ils sortent également des codes un peu vieillots de certaines associations humanitaires, des images d’enfants amaigris ou de lacs asséchés tirent larmes, qui ont lassé le quidam. Les influenceurs s’expriment et agissent librement, s’affranchissant des champs d’action traditionnels, ne cherchant plus l’aval d’associations qui n’ont plus tant de visibilité ni de crédibilité auprès des populations, notamment des jeunes, et utilisent leurs canaux de prédilection pour s’adresser à leur communauté. Et ils réussissent à mobiliser rapidement.
Le meilleur exemple est celui de Jérôme Jarre, star du web qui a lancé le 17 mars un appel aux dons pour la Somalie. En 10 jours, il a mobilisé près de 100 000 personnes, épaulé d’autres stars du web comme Casey Neistat, réussi à attirer l’attention de Turkish Airlines, qui a affrété un avion pour acheminer l’aide humanitaire en Somalie gratuitement, et à récolter 2 millions de donations. Sans passer par aucun canal ni association humanitaire traditionnels, 2 tonnes de vivres ont été envoyées.
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Le monde associatif et humanitaire a bien compris que les règles changeaient et que la digitalisation était essentielle pour survivre. Certaines ont commencé à développer leur présence en ligne, sur les réseaux sociaux, via des plateformes de vente ou de dons (Les Petites Pierres et le mal logement par exemple).
Mais rares sont celles qui profitent pleinement de toutes les opportunités qu’offre Internet. Et pourtant, c’est une plateforme unique pour mobiliser des professionnels pour une bonne cause. Hack4Good par exemple, une série de hackathons lancée en 2013 qui avait pour but de mettre le code au service de l’aide aux populations et de travailler sur des besoins urgents. Ces associations continuent d’avoir besoin de visibilité, de bénévoles, de dons, et ont également pour rôle d’alerter sur les dérives et catastrophes. Leur digitalisation et l’adaptation à ces nouveaux codes leur permettra de continuer à avoir un impact fort sur les habitudes caritatives.
Internet a donc permis de changer le système de l’engagement et de l’humanitaire : utilisation des revenus publicitaires, engagement et dons de tous sans sortir son portefeuille, porte-paroles indépendants et mobilisateurs … On peut penser que ce n’est que le début et qu’il y aura à l’avenir de nouvelles initiatives qui permettront de continuer à bousculer les codes et permettre un renouveau de l’engagement et de l’humanitaire. Et c’est un renouveau que les acteurs traditionnels ne doivent pas louper. Le virage de la digitalisation sera la clé de la réussite pour ce secteur comme pour celui des entreprises.
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